80 ans du Vel d’Hiv : depuis Pithiviers, Macron tiendra un discours « offensif » contre l’antisémitisme

Le président de la République prononcera ce dimanche un « discours offensant » contre l’antisémitisme et le « révisionnisme historique », depuis l’ancienne gare de Pithiviers, deuxième lieu de déportation de France après Drancy près de Paris, où un mémorial sera inauguré.

Il y a 80 ans, près de 13 000 Juifs étaient arrêtés à leur domicile à Paris et en proche banlieue par des autorités françaises. Certains d’entre eux ont été internés au Vélodrome d’Hiver, sur le quai de Grenelle, dans le XVe arrondissement de la capitale, avant d’être évacués vers les camps de Drancy, Pithiviers et Beaune-la-Rolande. Sur les 8 160 déportés du Vel d’Hiv, seules quelques dizaines ont survécu.

Pour commémorer les 80 ans de la rafle du Vel d’Hiv, Emmanuel Macron prononcera ce dimanche après-midi un « discours offensant » d’une vingtaine de minutes contre l’antisémitisme et le « révisionnisme historique » depuis le site de l’ancienne gare de Pithiviers (Loiret), où il inaugurera un mémorial. Après Drancy, Pithiviers était le deuxième lieu de déportation en France près de Paris.

« Un nouveau type de révisionnisme historique est apparu »

« L’antisémitisme est toujours tapi et parfois insidieux et c’est très inquiétant », a déclaré un conseiller de l’Elysée à l’Agence France-Presse (AFP). « Un nouveau type de révisionnisme historique est apparu », notamment sur le rôle du maréchal Pétain, a-t-il noté, ajoutant que le « combat » doit « être à nouveau mené ».

Le chef de l’Etat sera accompagné des ministres de l’Intérieur Gérald Darmanin, de l’Education Pap Ndiaye, de la Justice Éric Dupond-Moretti, ainsi que de Patricia Mirallès, secrétaire d’Etat aux Anciens Combattants et à la Mémoire. Dans son allocution, Emmanuel Macron souhaite mettre en garde contre l’apparition « d’un nouveau type de révisionnisme », indique l’Elysée, après une campagne présidentielle marquée notamment par les propos du candidat d’extrême droite Éric Zemmour qui affirmait que le maréchal Pétain avait « sauvé » des juifs français pendant la Seconde Guerre mondiale.

Comme l’explique l’entourage du président, « la banalisation des débats » autour du régime de Vichy et la multiplication des actes antisémites vont pousser Emmanuel Macron à rappeler que « la société française n’en a pas fini avec l’antisémitisme ».

Reconnaissance de la responsabilité de la France avec Chirac

Après cinquante ans de silence des autorités françaises, le président Jacques Chirac a reconnu la responsabilité de la France dans la rafle du Vel d’Hiv en 1995, dans un discours resté gravé dans nos mémoires. « La France, ce jour-là, a accompli l’irréparable », avait-il lancé.

En juillet 2012, le président François Hollande va plus loin : « La vérité, c’est que ce crime a été commis en France, par la France. Il soulève les critiques des responsables de droite (Henri Guaino) et de gauche (Jean-Pierre Chevènement), tandis que le Front national appelle à « arrêter de culpabiliser les Français ».

La rafle du Vel d’Hiv représente à elle seule plus du quart des 42 000 Juifs déportés de France vers Auschwitz en 1942, dont seulement 811 sont rentrés chez eux après la fin de la guerre.

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