Les Soulèvements de la Terre: un mouvement écologiste contestataire menacé de dissolution

Les Soulèvements de la Terre sont un collectif d’écologie politique et contestataire français fondé en janvier 2021. Leur objectif principal est de lutter contre l’accaparement des terres et de s’opposer à divers projets d’aménagement, tels que les méga-bassines. Le mouvement vise à construire un réseau de luttes locales tout en impulsant un mouvement de résistance et de redistribution foncière à plus large échelle. Ils souhaitent ainsi établir un véritable rapport de force en vue d’arracher la terre au ravage industriel et marchand.

Méthodes et actions menées par le collectif

Les Soulèvements de la Terre mènent des actions directes et non-violentes pour attirer l’attention sur les problèmes environnementaux et fonciers. Leurs méthodes incluent l’organisation de manifestations, de blocages et d’occupations de sites. Par exemple, le collectif a été impliqué dans la lutte contre les méga-bassines, des projets controversés visant à stocker l’eau pour l’agriculture intensive au détriment des écosystèmes locaux.

Le mouvement s’appuie également sur les réseaux sociaux pour mobiliser et informer le public. Leur page Facebook compte plus de 26 000 abonnés et offre une plateforme pour partager des informations, des événements et des appels à l’action.

En outre, les Soulèvements de la Terre collaborent avec d’autres organisations écologistes et militantes pour renforcer leur impact et coordonner leurs efforts. Le collectif est parfois associé à des actions de sabotage, bien qu’il n’ait pas revendiqué ces actions directement. Selon la police, certaines de ces actions seraient attribuées au mouvement.

Les projets contestés par les Soulèvements de la Terre

L’accaparement des terres est un enjeu majeur pour les Soulèvements de la Terre. Ce phénomène, qui consiste en l’appropriation à grande échelle de terres agricoles et forestières par des acteurs privés ou publics, peut avoir des conséquences néfastes sur l’environnement et les populations locales. Le collectif s’oppose fermement à cette pratique et cherche à sensibiliser le public à ses dangers.

Un exemple concret de lutte contre l’accaparement des terres est l’opposition du mouvement à la construction d’un complexe commercial et logistique sur une vaste zone agricole. Le collectif dénonce la destruction de terres fertiles et la menace pour la biodiversité locale, comparant l’accaparement des terres à une « mainmise » sur notre patrimoine naturel, qui érode progressivement les richesses du sol au profit d’intérêts économiques à court terme.

Opposition aux méga-bassines et autres projets d’aménagement

Les Soulèvements de la Terre s’opposent également à divers projets d’aménagement, notamment les méga-bassines, qui sont des structures de stockage d’eau destinées à l’irrigation de l’agriculture intensive. Le collectif considère ces projets comme étant préjudiciables pour les écosystèmes locaux et les ressources en eau.

Par exemple, un projet de méga-bassine dans le département de la Marne prévoit de stocker 3 millions de mètres cubes d’eau pour irriguer les cultures en période de sécheresse. Les Soulèvements de la Terre soulignent que ce genre de projets entraîne une artificialisation des sols et une consommation excessive d’eau, comparant la construction de méga-bassines à un « parchemin de soif » qui absorbe les ressources en eau sans réel souci de préservation.

Outre les méga-bassines, le collectif s’oppose à d’autres projets d’aménagement, tels que les infrastructures routières ou les centres commerciaux, qui contribuent à l’étalement urbain et à la dégradation des écosystèmes naturels. Les Soulèvements de la Terre militent pour une transition vers une société plus respectueuse de l’environnement et des ressources naturelles.

Menace de dissolution du mouvement

Le 28 mars 2023, le ministre de l’Intérieur français, Gérald Darmanin, a annoncé avoir engagé une procédure de dissolution du mouvement écologiste Les Soulèvements de la Terre. Cette décision s’inscrit dans un contexte de tensions entre les autorités et certains groupes écologistes radicaux, dont les actions sont perçues comme une menace à l’ordre public et la sécurité.

Suite à cette annonce, le collectif a été sommé de fournir une réponse au ministère dans un délai de dix jours pour contester ou justifier leurs actions et éviter la dissolution.

Les accusations portées contre les Soulèvements de la Terre par le ministère de l’Intérieur incluent des actes de violence, de sabotage et d’atteinte à la sécurité publique. Bien que le collectif revendique des actions directes et non-violentes, certaines de leurs manifestations ont été associées à des dégradations de biens et des actes de désobéissance civile.

Un exemple d’action attribuée au mouvement, sans toutefois être revendiquée par ce dernier, est le « sabotage » d’un chantier lié à un projet d’aménagement controversé. Les forces de l’ordre soupçonnent les Soulèvements de la Terre d’être à l’origine de cette action, ce qui a contribué à alimenter les tensions entre le mouvement et les autorités.

Réponse du collectif et soutien de personnalités

Face à la menace de dissolution, les Soulèvements de la Terre ont rédigé un document détaillé de dix pages pour répondre aux accusations du ministère de l’Intérieur. Dans ce document, le collectif met en avant la légitimité de leur lutte pour la préservation de l’environnement, soulignant la gravité de la crise écologique actuelle et l’urgence d’agir pour protéger les ressources naturelles et les écosystèmes.

Le mouvement insiste également sur leur volonté d’agir de manière non-violente, défendant l’idée que leurs actions directes et contestataires sont nécessaires pour faire entendre leurs revendications et sensibiliser le public aux enjeux environnementaux.

Le 12 avril 2023, une soirée de soutien aux Soulèvements de la Terre a été organisée, rassemblant des personnalités politiques, artistes, scientifiques, intellectuels et syndicalistes. Ces personnalités ont exprimé leur solidarité avec le mouvement et ont critiqué la procédure de dissolution engagée par le gouvernement, considérant qu’elle entrave la liberté d’expression et le droit de manifester.

La mobilisation de ces personnalités, ainsi que l’attention médiatique portée à cette soirée de soutien, contribuent à renforcer la visibilité du mouvement et à mettre en lumière les enjeux écologiques auxquels les Soulèvements de la Terre sont attachés. Cette mobilisation témoigne également de l’importance grandissante de la cause environnementale auprès de divers acteurs de la société, soulignant le rôle clé joué par les mouvements écologistes dans la défense de notre planète.

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