Israël : arrestation de fraudeur au chômage partiel visant le trésor public
Les fraudeurs ont usurpé la dénomination sociale et le numéro SIRET d’entreprises existantes pour réclamer des indemnisations.
Plusieurs citoyens soupçonnées d’être impliquées dans des fraudes au chômage partiel en France évaluées à des dizaines de millions d’euros et du blanchiment d’argent utilisant la crypto-monnaie ont été arrêtées lundi en Israël, a indiqué la police israélienne.
Dans le cadre d’une enquête menée en coopération avec la police française et Europol, la police israélienne a arrêté « trois principaux suspects » et « plusieurs autres », détenus pour interrogatoire.
L’enquête, qui porte sur des soupçons de « blanchiment de dizaines de millions de shekels à l’aide de mécanismes complexes » de crypto-monnaie, porte sur une « escroquerie à grande échelle visant le Trésor français » menée depuis Israël, selon la police, qui n’a pas détaillé les faits. l’identité des suspects.
Une source proche du dossier a indiqué qu’il s’agissait d’une fraude massive au chômage partiel pendant la pandémie de Covid-19 en France, une affaire complexe aux multiples ramifications instruite à Paris au Tribunal national chargé de la lutte contre le crime organisé (Junalco).
Une fraude d’environ 11 millions d’euros
En novembre 2020, le parquet de Paris estimait la fraude au chômage partiel à 182 millions d’euros, dont seulement 54 millions avaient effectivement été détournés, le reste ayant été bloqué avant paiement. L’enquête, confiée depuis 2020 aux gendarmes de la section de recherche de Toulouse et à l’Office central de lutte contre le travail illégal (OCLTI), a permis de dessiner le mode opératoire des escrocs.
Ces derniers ont profité du fait que le gouvernement français a étendu, dès le confinement et pour compenser l’arrêt d’activité qui en a résulté, la capacité de recourir au chômage partiel et d’indemniser les salariés. Les fraudeurs ont usurpé le nom de plusieurs entreprises et le numéro SIREN des compagnies existantes pour demander le paiement d’une indemnisation.
En juin 2021, un homme habitant la région parisienne a été interpellé, soupçonné d’appartenir à une organisation criminelle basée en Israël à l’origine de plus de 7 000 fausses demandes d’indemnisation de chômage partiel pour un préjudice total à l’Etat. environ 11 millions d’euros.
Les enquêteurs avaient mis au jour « des comptes ouverts en France, et des comptes de rebond ouverts après qui permettent à l’argent de passer en deux temps » pour le réintégrer dans l’économie légale.
Dans un document, la police israélienne a fait état d’un dispositif « méthodique » de blanchiment d’argent, dont une partie provenait « de crimes commis à l’étranger », « utilisant des monnaies numériques sur plusieurs plateformes dans le but de dissimuler l’identité des propriétaires de l’argent ».
4 décembre 2024 4h17