Vel d’Hiv : les membres des Nupes se désolidarisent de Panot après son tweet sur Macron et Pétain

Les propos du président du groupe insoumis à l’Assemblée nationale passent mal sur les bancs de la gauche. Esther Benbassa appelle à « laisser les morts en paix », tandis que Jérôme Guedj rappelle que « Macron n’est pas égal à Pétain ».

Une polémique qui ne cesse de rebondir en pleine commémoration du 80e anniversaire de la rafle du Vel d’Hiv. Après la coalition présidentielle, c’est au tour de l’union de la gauche de prendre ses distances avec Mathilde Panot. « Il y a 80 ans, les collaborationnistes du régime de Vichy organisaient la rafle du Vel d’Hiv. N’oubliez pas ces crimes, aujourd’hui plus que jamais, avec un président de la République qui honore Pétain et 89 députés RN ! », a jugé la patronne des députés LFI au Palais-Bourbon ce samedi soir sur son compte Twitter.

« Lorsque nous sommes légitimement offensés par des équivalences risquées et insultantes, nous nous abstenons nous-mêmes d’y céder. Donc de la même manière que la France insoumise n’est pas égale au RN, Macron n’est pas égal à Pétain », a répliqué Jérôme Guedj, le député socialiste de l’Essonne sur le réseau social.

« N’instrumentalisons pas les morts », juge Esther Benbassa

En 2018, Emmanuel Macron estimait que « le maréchal Pétain (avait) été un grand soldat de la Grande Guerre », arguant qu’il était « légitime de rendre hommage aux maréchaux qui ont mené l’armée à la victoire ». Avant d’ajouter que le militaire avait alors « mené des choix désastreux » pendant la Seconde Guerre mondiale.

Le député du Val-de-Marne évoque également l’élection de deux députés RN à la vice-présidence de l’Assemblée nationale, une première dans l’histoire de la Ve République. Sébastien Chenu et Hélène Laporte ont bénéficié de l’apport des voix des députés de la majorité en obtenant respectivement 290 voix et 284 voix, bien plus que les 89 voix des élus de Marine Le Pen.

« Chère Mathilde Panot, je vous respecte. Mais là, je dis stop. Dans votre tweet, je ne vois pas le mot Juif, ce sont eux que la rafle concernait. Laissez les morts en paix, ne les exploitez pas. Et soyons clairs : le macronisme est notre adversaire, mais ce n’est pas Vichy », a jugé Esther Benbassa, la sénatrice écologiste dans un tweet.

«Digne est le minimum», lance David Assouline

Même son de cloche au Sénat du côté du socialiste David Assouline.

« En ce jour, être digne est le minimum », a déclaré le sénateur sur son compte Twitter.

D’autres à gauche, qui avaient déjà pris leurs distances avec Nupes, ne sont plus tendres. Carole Delga, la présidente PS de la région Occitanie, qui a présenté des candidats face à ceux du Nupes a ainsi déclaré c’est noté « d’avoir « douleur avec (sa) France (…), celle qui ne brouille pas tout, ne brouille pas les destins, qui se souvient, transmet, sans instrumentaliser ».

Attaques qui suivent les premières escarmouches

« Nous pouvons avoir des désaccords politiques sans verser dans la haine, la confusion et l’indignité. Ce tweet est une honte absolue. Ce n’est pas ma gauche. Ce n’est pas la gauche », a encore avancé le maire socialiste de Rouen, Nicolas Mayer-Rossignol sur Twitter.

La polémique est d’autant plus grave que Mathilde Panot avait déjà été vivement critiquée, après ses propos sur Elisabeth Borne lors de son discours de politique générale. Elle a alors affirmé que la Première ministre, fille d’un homme déporté à Auschwitz, qui s’est ensuite suicidé, était une « rescapée ».

« J’ai utilisé le mot dans le sens de ‘sauvé de justesse par la Macronie’. Aucune référence à sa terrible histoire familiale », a alors expliqué le député.

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